Avec Michel Foucault / lundi 23 juin 2025 à 20h / Espace Niemeyer

2025-06-20

Nicolas Frize poursuit son cycle de créations et performances musicales en lien avec la philosophie !
La thématique retenue est : Les Hétérotopies

Cette performance s'inscrit en 2025 dans le cadre du 40ème anniversaire de la naissance du philosophe (2026) et de celui de la mort (2024).

Ils seront 10 interprètes, à jouer d'espaces (et de temps), entre le coupole et le grand hall de ce bâtiment sublime d'Oscar Niemeyer qui héberge le siège du parti communiste depuis 1980.

Il s'agit de rassembler à cette occasion un groupe d’étudiants et de chercheurs [le projet est accompagné par le Collège International de Philosophie, le département de philosophie de Paris 8, Orazio Irrera et Alessandro Francisco de Lima de l'Institut des arts de l'Unesp à São Paulo...] pour mettre en œuvre la réflexion sur ce thème, ouvrir ce dernier à des champs inattendus, afin d’entreprendre de le traduire dans une partition originale, musicale et scénographique – qui fera l’objet d’une performance orignale ce lundi 23 juin 2025.
La particularité de ce projet avant tout musical réside dans le choix du concept, essentiellement spatial et physique, bien que fortement ancré dans des problématiques temporelles (hétérochronies). Les hétérotopies sont des espaces concrets qui hébergent l’imaginaire – sortes de contre espaces, avec un fort pouvoir d’attraction et simultanément d’extraction : un potentiel existentiel (volontaire), ou d’exclusion (forcée). Ce sont des espaces ordinaires et alternatifs, lieux d’échappement, de décompensation, pour certains lieux, de pouvoir, pour d’autre lieux, de régulation…
"…Des lieux réels, des lieux effectifs, des lieux qui ont dessinés dans l’institution même de la société, et qui sont des sortes de contre-emplacements, sortes d’utopies effectivement réalisées dans lesquelles les emplacements réels, tous les autres emplacements réels que l’on peut trouver à l’intérieur de la culture sont à la fois représentés, contestés et inversés, des sortes de lieux qui sont hors de tous les lieux, bien que pourtant ils soient effectivement localisables".
Il y a là pour paraphraser Michel Foucault, une « grande réserve d’imagination » ; l’un des exemples qu’il donne est celui de l’espace défini par le navire : « si l’on songe, après tout, que le bateau, c’est un morceau flottant d’espace, un lieu sans lieu, qui vit par lui-même, qui est fermé sur soi et qui est livré en même temps à l’infini de la mer et qui, de port en port, de bordée en bordée, de maison close en maison close, va jusqu’aux colonies chercher ce qu’elles recèlent de plus précieux en leurs jardins, vous comprenez pourquoi le bateau a été pour notre civilisation, depuis le XVIe siècle jusqu’à nos jours, à la fois, non seulement bien sûr le plus grand instrument de développement économique […], mais la plus grande réserve d’imagination. Le navire, c’est l’hétérotopie par excellence. Dans les civilisations sans bateau, les rêves se tarissent, l’espionnage y remplace l’aventure, et la police, les corsaires... »

[Pour mémoire : le compositeur a déjà travaillé autour de Jacques Derrida à la Maison de la poésie, Jean-François Lyotard au Centre Georges-Pompidou pour le 20e anniversaire de sa mort, Roland Barthes au Centre Georges-Pompidou pour le 40e anniversaire de sa mort, dernièrement Félix Guattari à l'Hôpital Sainte-Anne pour son 30e anniversaire ],


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