la - concert de porcelaine
Création musicale pour ensemble de percussionnistes sur un instrumentarium de porcelaine
2009-01-01Septembre 2009 à la Manufacture de Sèvres, dans le Festival d’Ile-de-France Décembre 2009 aux Beaux-arts de Paris, pour le 50e anniversaire du ministère de la Culture
Cette œuvre est l’aboutissement d’une résidence de trois ans que le compositeur Nicolas Frize conduit dans la Manufacture Nationale de Sèvres de 2006 à 2009.En relation étroite avec les artisans de la Manufacture, une recherche inédite en lutherie sonore et musicale autour de la porcelaine est menée, à la recherche des possibles secrets musicaux de la céramique.
Nicolas Frize et Jean-Pierre Drouet, compositeurs
Nicolas Frize, lutherie instrumentale et scénographie
Jean-Pierre Drouet, Sylvain Lemêtre, Christophe Bredeloup, Marianne Delafon, Elisa Humanes, percussionnistes et Jérémie Cresta, Julien Delacroix, Cyrille Froger, François Gelin, Emmanuel Joste, Raphael Pannier, Benjamin Soistier, percussionnistes du conservatoire de Boulogne-Billancourt, Benjamin Colin, Cyril Imanache, percussionnistes du conservatoire de Romainville,
Maxence Mattioli, percussionniste du conservatoire de Drancy
Sébastien Dam, voix, percussions, du conservatoire de Saint-Denis
Claude Villevieille, hautboïste, Frédéric Petit, violoncelliste
La résidence à la Manufacture de Sèvres
Cette manufacture historique accueille Nicolas Frize entre fin 2006 et fin 2009 et lui offre l’opportunité d’une recherche instrumentale inédite autour de la porcelaine. Le compositeur y mène un travail d’invention musicale en relation étroite avec ses artisans. Devenus pour quelque temps luthiers, le compositeur et les artisans de la manufacture travaillent la pâte, les formes, les résonnances, les suspensions, réinterrogent les savoirs faire. Cette expérimentation minutieuse menée ensemble donne naissance à plusieurs centaines d’instruments et objets sonores en porcelaine. Certains de ces objets sont des transpositions d’instruments déjà existants, d’autres des productions de la manufacture détournées musicalement, d’autres encore, inédits, sont créés spécifiquement et mis au point durant la résidence.
L’instrumentarium de porcelaine né de cette longue recherche de lutherie, est entièrement blanc, biscuité ou émaillé. Une myriade d’objets sonores suspendus, posés, accrochés, imbriqués, de toutes formes et de toutes tailles, légers, précis, parfois miniatures, mystérieux, silencieux, attendent les musiciens : une collection de bols tournés, une cabassa ou un udu sortis d’un vase, des claviers de lames rondes, un arbre à assiettes, des triangles ondulés, des feuilles frottées, des chimes faits d’anses de tasses ou de fins colombins, une vasque à boule, un « volutophone », un plateau à billes, des goulottes chantantes, des pluies rebondies, des galets découpés, des dés à dix doigts, une coupe à fruit pour archet de contrebasse, des baguettes scintillantes, des aiguilles dansantes…
Vers la fin de sa résidence à la Manufacture de Sèvres, Nicolas Frize invite Jean-Pierre Drouet, percussionniste et compositeur, à écrire ensemble une partition originale pour cet instrumentarium inédit. L’élargissement du répertoire des gestes instrumentaux et la large palette des timbres qu’offrent ces instruments et ces objets sonores singuliers ouvre la voie à une écriture spécifique, qui prend appui sur les possibilités acoustiques d’exécution et de diffusion des instruments.
La création musicale
Présentée pour la première fois en octobre 2009 à la Manufacture de Sèvres, lors de deux concerts, dans le cadre du Festival d’Ile de France, elle est recréée en décembre 2009 dans la Cour vitrée de l’école des Beaux-arts de Paris (ENSBA) pour le cinquantième anniversaire du Ministère de la Culture.
L’œuvre se décompose en trois mouvements, trois approches musicales singulières, qui abordent les instruments et objets sonores en porcelaine de façon progressive.
À la Manufacture de Sèvres
Chaque mouvement est joué dans un lieu de la Manufacture, dont deux ateliers et une galerie.
Trois groupes de public se déplacent simultanément d’un lieu à l’autre entre chaque mouvement en découvrant, lors de leur déambulation, le site de la manufacture, et traversant des installations sonores permanentes en porcelaine, des paysages sonores continus sonnant dans les interstices.
Chaque groupe commence donc avec un mouvement différent et fait le tour.
Un mouvement est joué dans la Galerie des Moules, où des chaises sont disposées face à une scène en U, recouverte d’instruments de toutes formes et tailles. Les interprètes jouent en se répondant. Tout est blanc. L’enfant parle, chante, tout en jouant avec des sifflets et en faisant dérouler une bille sur un clavier descendant en porcelaine. Les deux compositeurs y font une apparition originale et fantasque.
La partition, pendant ce mouvement, aborde un jeu instrumental : très animé, parfois ludique, il repose essentiellement sur l'expression musicale des interprètes, leur charisme sonore, leur invention... La partition est composée de solos, de duos, de trios....
À la fin du mouvement, les spectateurs sont invités à entrer dans le Moulin, qu’ils parcourent en longueur pour arriver dans un espace où des théières suspendues en l’air versent des gouttes d’eau sur des petites tasses, créant une polyrythmie minimaliste.
On rentre par une autre porte dans l’atelier du Grand Coulage, où a lieu le deuxième mouvement de l’œuvre.
Deux groupes de chaises sont disposés face à face dans l’atelier, à côté des instruments de travail et des grands vases… Pas de scène.
Les sons viennent d’en haut, de partout. On aperçoit difficilement les musiciens, à différents endroits d’une passerelle en hauteur. L’ambiance de l’atelier et la musique, horizontale, linéaire, continue, nous submergent.
Dans ce mouvement, la matière sonore s’alimente elle-même de façon lente et successive, de pluies en granulations, de roulements en glissements, de résonnances qui se tuilent peu à peu les unes dans les autres en motifs rythmiques circulaires, répétitifs et évoluant sans cesse, comme un long paysage qui avance, de sons en sons, de timbres en timbres...
Puis on est invité à sortir et passer par l'Atelier de Moulage, où est installé un immense mobile sonore (sorte de Calder blanc de 7 mètres d'envergure), qui oscille doucement. Les pièces de porcelaine (tubes sinueux et plaques étranges) qui se choquent doucement, sont suspendues par des fils à de fines tiges métalliques qui se balancent sous l'effet de quatre ventilateurs silencieux.
On monte des escaliers. Le dernier mouvement a lieu au Grand Atelier, tout en longueur, avec des postes individuels de part et d’autre. Les chaises sont disposées en rangées de deux au centre, tout au long de la salle.
On s’assoit et très vite une dizaine de jeunes et vifs interprètes jaillissent. Ils sont tout près de nous et nous font goûter aux sons des petits instruments qu’ils déplaçent sans cesse. Au fond, un violoncelliste, grave et serein, fait résonner de longues notes.
Dans ce mouvement, la musique dialogue, elle s’appuie sur l’espace et les déplacements sonores.L'installation du public elle-même induit un jeu de spatialisation des sons, une circulation des interprètes. Ceux-ci sont dans l’échange, dans des conversations musicales contrastées, jouant d’alternances entre des densités globales et des localisations subtiles, des couleurs vives et des silences énigmatiques, des matières qui apparaissent et disparaissent...
En sortant de l’atelier, on découvre un « acousmonium » miniature, orchestre de haut-parleurs en porcelaine étonnants, de toutes formes, diffusant une pièce électroacoustique composée à partir de de sons de porcelaine non traités.
Dans la cour vitrée du Palais des études aux Beaux-Arts
La belle cour vitrée accueille une énorme installation, des scènes blanches avec des centaines d’instruments en porcelaine, au milieu et proches des murs, entourant les chaises pour les spectateurs.
Les objets blancs contrastent sur le sol rouge, ils sont dans toute leur splendeur, comme des œuvres d’art. La blancheur de la scène est encore soulignée par la lumière, très froide et radicale, entre le blanc et le bleu.
Les spectateurs sont disposés en carrés de chaises tout autour de la scène centrale (trois couleurs sépcifiques).
Les trois mouvements sont cette fois-ci jouées par tous les interprètes à chaque fois, qui sont sur les différentes scènes et se déplacent entre les scènes.
Le public est invité à se lever et changer de place entre chaque mouvement : une rotation de touter la salle d'un tier de tour permet à chacun d'entendre et de voir le concert sous un autre angle acoustique et visuel.
La sonorisation très importante (Alain Français - De Préférence) conserve la provenance des sons en spatialisant toutes les sources sur le lieu de leur émission.
La mise en œuvre
Cette création a associé des interprètes professionnels, dont trois professeurs des conservatoires de Boulogne Billancourt (CRR), de Romainville (CRD) et de Drancy et leurs grands élèves de percussion, ainsi qu’un jeune élève du conservatoire de Saint-Denis.
Un travail pédagogique particulier est mené avec les élèves autour de cette création et des instruments inédits en porcelaine qu’ils sont amenés à jouer. Ils participent à l’expérience en tant qu’élèves et professeurs, mais aussi les uns comme les autres en tant qu’interprètes, dans un rapport d’égalité.
Le film
La réalisatrice Corinne Dardé a suivi pendant trois ans la résidence de Nicolas Frize à la Manufacture de Sèvres.
Elle a réalisé le film « Notes blanches ».
Exposition de l'instrumentarium au Musée de Sèvres – Cite de la céramique - février – août 2013
Ces pièces sont extraites d’un instrumentarium réalisé entre 2007 et 2010 par Nicolas Frize
Fruit d’une recherche de trois ans, d’un travail expérimental totalement inédit, elles révèlent la connaissance de la lutherie et de l’acoustique du compositeur et sa posture, iconoclaste et ludique.
La Manufacture nationale de Sèvres l’a accueilli en résidence pendant trois ans, lui a donné accès aux ateliers, à la matière et surtout au savoir faire de ses techniciens céramistes.
La conception de tous ces objets sonores en porcelaine s’est organisée autour de trois grandes familles d’instruments :
• la reproduction en céramique d’instruments traditionnels de l’orchestre, gongs, cloches, chimes, maracas, claviers, castagnettes, hautbois, udus…
• le détournement ludique ou sérieux de la production naturelle de la Manufacture : tasses, assiettes, vases, bols, théières, plats…
• l’invention de nouveaux instruments et surtout de nouveaux modes de jeu instrumentaux, de gestes, pour obtenir des nuances et intentions musicales ou sonores non explorées à ce jour.
Ainsi sont nés volutophone, tortue hérisson, doigts-dés à coudre, chimes faits d’anses ou de fins colombins, gong aux cinq faces moulées, bols tournés, claviers de lames rondes, arbre à assiettes, triangles ondulés, vasque à boule creuse, gouttières chantantes, pluies rebondies, galets gravés, baguettes scintillantes, aiguilles dansantes…
Une aventure de temps
«… de la précision ou de la lenteur de la porcelaine, de sa métamorphose de pâte à sa cristallisation, jusqu’à son éternité possible, je me suis habité. Au long des jours, les objets se transforment lentement, la concentration le dispute à l’attente, la prévision au hasard, le jeu à l’inquiétude... Au coeur des semaines et des mois, passés au coeur des formes et de la matière, je me suis créé une nouvelle disponibilité. La gratuité des relations avec les personnels, avec la matière, avec les lieux est une source de création en soi, l’apprentissage permanent ouvre des possibles sans fin. L’invention est dans chaque instant, mêlée d’errance et de volonté. Il faut s’étendre, dans l’écoute et le silence. Ce n’est pas la musique qui a besoin de temps, c’est le temps qui donne la musique… La porcelaine est l’art du temps. »
Nicolas Frize et Jean-Pierre Drouet, compositeurs
Nicolas Frize, lutherie instrumentale et scénographie
Jean-Pierre Drouet, Sylvain Lemêtre, Christophe Bredeloup, Marianne Delafon, Elisa Humanes, percussionnistes et Jérémie Cresta, Julien Delacroix, Cyrille Froger, François Gelin, Emmanuel Joste, Raphael Pannier, Benjamin Soistier, percussionnistes du conservatoire de Boulogne-Billancourt, Benjamin Colin, Cyril Imanache, percussionnistes du conservatoire de Romainville,
Maxence Mattioli, percussionniste du conservatoire de Drancy
Sébastien Dam, voix, percussions, du conservatoire de Saint-Denis
Claude Villevieille, hautboïste, Frédéric Petit, violoncelliste
La résidence à la Manufacture de Sèvres
Cette manufacture historique accueille Nicolas Frize entre fin 2006 et fin 2009 et lui offre l’opportunité d’une recherche instrumentale inédite autour de la porcelaine. Le compositeur y mène un travail d’invention musicale en relation étroite avec ses artisans. Devenus pour quelque temps luthiers, le compositeur et les artisans de la manufacture travaillent la pâte, les formes, les résonnances, les suspensions, réinterrogent les savoirs faire. Cette expérimentation minutieuse menée ensemble donne naissance à plusieurs centaines d’instruments et objets sonores en porcelaine. Certains de ces objets sont des transpositions d’instruments déjà existants, d’autres des productions de la manufacture détournées musicalement, d’autres encore, inédits, sont créés spécifiquement et mis au point durant la résidence.
L’instrumentarium de porcelaine né de cette longue recherche de lutherie, est entièrement blanc, biscuité ou émaillé. Une myriade d’objets sonores suspendus, posés, accrochés, imbriqués, de toutes formes et de toutes tailles, légers, précis, parfois miniatures, mystérieux, silencieux, attendent les musiciens : une collection de bols tournés, une cabassa ou un udu sortis d’un vase, des claviers de lames rondes, un arbre à assiettes, des triangles ondulés, des feuilles frottées, des chimes faits d’anses de tasses ou de fins colombins, une vasque à boule, un « volutophone », un plateau à billes, des goulottes chantantes, des pluies rebondies, des galets découpés, des dés à dix doigts, une coupe à fruit pour archet de contrebasse, des baguettes scintillantes, des aiguilles dansantes…
Vers la fin de sa résidence à la Manufacture de Sèvres, Nicolas Frize invite Jean-Pierre Drouet, percussionniste et compositeur, à écrire ensemble une partition originale pour cet instrumentarium inédit. L’élargissement du répertoire des gestes instrumentaux et la large palette des timbres qu’offrent ces instruments et ces objets sonores singuliers ouvre la voie à une écriture spécifique, qui prend appui sur les possibilités acoustiques d’exécution et de diffusion des instruments.
La création musicale
Présentée pour la première fois en octobre 2009 à la Manufacture de Sèvres, lors de deux concerts, dans le cadre du Festival d’Ile de France, elle est recréée en décembre 2009 dans la Cour vitrée de l’école des Beaux-arts de Paris (ENSBA) pour le cinquantième anniversaire du Ministère de la Culture.
L’œuvre se décompose en trois mouvements, trois approches musicales singulières, qui abordent les instruments et objets sonores en porcelaine de façon progressive.
À la Manufacture de Sèvres
Chaque mouvement est joué dans un lieu de la Manufacture, dont deux ateliers et une galerie.
Trois groupes de public se déplacent simultanément d’un lieu à l’autre entre chaque mouvement en découvrant, lors de leur déambulation, le site de la manufacture, et traversant des installations sonores permanentes en porcelaine, des paysages sonores continus sonnant dans les interstices.
Chaque groupe commence donc avec un mouvement différent et fait le tour.
Un mouvement est joué dans la Galerie des Moules, où des chaises sont disposées face à une scène en U, recouverte d’instruments de toutes formes et tailles. Les interprètes jouent en se répondant. Tout est blanc. L’enfant parle, chante, tout en jouant avec des sifflets et en faisant dérouler une bille sur un clavier descendant en porcelaine. Les deux compositeurs y font une apparition originale et fantasque.
La partition, pendant ce mouvement, aborde un jeu instrumental : très animé, parfois ludique, il repose essentiellement sur l'expression musicale des interprètes, leur charisme sonore, leur invention... La partition est composée de solos, de duos, de trios....
À la fin du mouvement, les spectateurs sont invités à entrer dans le Moulin, qu’ils parcourent en longueur pour arriver dans un espace où des théières suspendues en l’air versent des gouttes d’eau sur des petites tasses, créant une polyrythmie minimaliste.
On rentre par une autre porte dans l’atelier du Grand Coulage, où a lieu le deuxième mouvement de l’œuvre.
Deux groupes de chaises sont disposés face à face dans l’atelier, à côté des instruments de travail et des grands vases… Pas de scène.
Les sons viennent d’en haut, de partout. On aperçoit difficilement les musiciens, à différents endroits d’une passerelle en hauteur. L’ambiance de l’atelier et la musique, horizontale, linéaire, continue, nous submergent.
Dans ce mouvement, la matière sonore s’alimente elle-même de façon lente et successive, de pluies en granulations, de roulements en glissements, de résonnances qui se tuilent peu à peu les unes dans les autres en motifs rythmiques circulaires, répétitifs et évoluant sans cesse, comme un long paysage qui avance, de sons en sons, de timbres en timbres...
Puis on est invité à sortir et passer par l'Atelier de Moulage, où est installé un immense mobile sonore (sorte de Calder blanc de 7 mètres d'envergure), qui oscille doucement. Les pièces de porcelaine (tubes sinueux et plaques étranges) qui se choquent doucement, sont suspendues par des fils à de fines tiges métalliques qui se balancent sous l'effet de quatre ventilateurs silencieux.
On monte des escaliers. Le dernier mouvement a lieu au Grand Atelier, tout en longueur, avec des postes individuels de part et d’autre. Les chaises sont disposées en rangées de deux au centre, tout au long de la salle.
On s’assoit et très vite une dizaine de jeunes et vifs interprètes jaillissent. Ils sont tout près de nous et nous font goûter aux sons des petits instruments qu’ils déplaçent sans cesse. Au fond, un violoncelliste, grave et serein, fait résonner de longues notes.
Dans ce mouvement, la musique dialogue, elle s’appuie sur l’espace et les déplacements sonores.L'installation du public elle-même induit un jeu de spatialisation des sons, une circulation des interprètes. Ceux-ci sont dans l’échange, dans des conversations musicales contrastées, jouant d’alternances entre des densités globales et des localisations subtiles, des couleurs vives et des silences énigmatiques, des matières qui apparaissent et disparaissent...
En sortant de l’atelier, on découvre un « acousmonium » miniature, orchestre de haut-parleurs en porcelaine étonnants, de toutes formes, diffusant une pièce électroacoustique composée à partir de de sons de porcelaine non traités.
Dans la cour vitrée du Palais des études aux Beaux-Arts
La belle cour vitrée accueille une énorme installation, des scènes blanches avec des centaines d’instruments en porcelaine, au milieu et proches des murs, entourant les chaises pour les spectateurs.
Les objets blancs contrastent sur le sol rouge, ils sont dans toute leur splendeur, comme des œuvres d’art. La blancheur de la scène est encore soulignée par la lumière, très froide et radicale, entre le blanc et le bleu.
Les spectateurs sont disposés en carrés de chaises tout autour de la scène centrale (trois couleurs sépcifiques).
Les trois mouvements sont cette fois-ci jouées par tous les interprètes à chaque fois, qui sont sur les différentes scènes et se déplacent entre les scènes.
Le public est invité à se lever et changer de place entre chaque mouvement : une rotation de touter la salle d'un tier de tour permet à chacun d'entendre et de voir le concert sous un autre angle acoustique et visuel.
La sonorisation très importante (Alain Français - De Préférence) conserve la provenance des sons en spatialisant toutes les sources sur le lieu de leur émission.
La mise en œuvre
Cette création a associé des interprètes professionnels, dont trois professeurs des conservatoires de Boulogne Billancourt (CRR), de Romainville (CRD) et de Drancy et leurs grands élèves de percussion, ainsi qu’un jeune élève du conservatoire de Saint-Denis.
Un travail pédagogique particulier est mené avec les élèves autour de cette création et des instruments inédits en porcelaine qu’ils sont amenés à jouer. Ils participent à l’expérience en tant qu’élèves et professeurs, mais aussi les uns comme les autres en tant qu’interprètes, dans un rapport d’égalité.
Le film
La réalisatrice Corinne Dardé a suivi pendant trois ans la résidence de Nicolas Frize à la Manufacture de Sèvres.
Elle a réalisé le film « Notes blanches ».
Exposition de l'instrumentarium au Musée de Sèvres – Cite de la céramique - février – août 2013
Ces pièces sont extraites d’un instrumentarium réalisé entre 2007 et 2010 par Nicolas Frize
Fruit d’une recherche de trois ans, d’un travail expérimental totalement inédit, elles révèlent la connaissance de la lutherie et de l’acoustique du compositeur et sa posture, iconoclaste et ludique.
La Manufacture nationale de Sèvres l’a accueilli en résidence pendant trois ans, lui a donné accès aux ateliers, à la matière et surtout au savoir faire de ses techniciens céramistes.
La conception de tous ces objets sonores en porcelaine s’est organisée autour de trois grandes familles d’instruments :
• la reproduction en céramique d’instruments traditionnels de l’orchestre, gongs, cloches, chimes, maracas, claviers, castagnettes, hautbois, udus…
• le détournement ludique ou sérieux de la production naturelle de la Manufacture : tasses, assiettes, vases, bols, théières, plats…
• l’invention de nouveaux instruments et surtout de nouveaux modes de jeu instrumentaux, de gestes, pour obtenir des nuances et intentions musicales ou sonores non explorées à ce jour.
Ainsi sont nés volutophone, tortue hérisson, doigts-dés à coudre, chimes faits d’anses ou de fins colombins, gong aux cinq faces moulées, bols tournés, claviers de lames rondes, arbre à assiettes, triangles ondulés, vasque à boule creuse, gouttières chantantes, pluies rebondies, galets gravés, baguettes scintillantes, aiguilles dansantes…
Une aventure de temps
«… de la précision ou de la lenteur de la porcelaine, de sa métamorphose de pâte à sa cristallisation, jusqu’à son éternité possible, je me suis habité. Au long des jours, les objets se transforment lentement, la concentration le dispute à l’attente, la prévision au hasard, le jeu à l’inquiétude... Au coeur des semaines et des mois, passés au coeur des formes et de la matière, je me suis créé une nouvelle disponibilité. La gratuité des relations avec les personnels, avec la matière, avec les lieux est une source de création en soi, l’apprentissage permanent ouvre des possibles sans fin. L’invention est dans chaque instant, mêlée d’errance et de volonté. Il faut s’étendre, dans l’écoute et le silence. Ce n’est pas la musique qui a besoin de temps, c’est le temps qui donne la musique… La porcelaine est l’art du temps. »
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La voix des gens - Chronique musicale numéro 5
1997Chronique n° 5 - Déséquilibre et ordre- L’oreille Immobile - Paysage hors de la matièreLes voix volent, le son semble flotter, se fondre et...
La voix des gens - Chronique musicale numéro 4
1997Chronique n° 4 - Équilibre et désordre - L’oreille Mobile - Paysage dans la matièreAller au fond : le temps d’un questionnement sonore qui...
La voix des gens - Chronique musicale numéro 3
1996Chronique n° 3 - déclaration d’existence - l’oreille traversée - paysage dans le paysageDans une immense friche industrielle abandonnée,...
La voix des gens - Chronique musicale numéro 2
1996Chronique n°2 - exposé de l’altérité - l’oreille en dehors - paysage centripèteLes ressources sonores et donc musicales de l’organe vocal...
La voix des gens - Chronique musicale numéro 1
1996Chronique n°1 - prisme mobile - l’oreille en dedans - paysage centrifugeAu cœur de la voix, son corps.La matière, la couleur, la densité, la...
Tout contre
1993Cette partition est dédiée à l'univers urbain, à son environnement sonore, à ses mélanges, ses bruits témoins de ses richesses, ses échanges,...
Paroles de voitures
1984Cette pièce est écrite à partir des enregistrements de l’usine. Parmi la quasi totalité agressive et néfaste des bruits, parfois, perdus,...
Sur le bout de la langue
2016Première édition (2009) : Performance dans le cadre de la création de Nicolas Frize : Je ne sais pas…Dialogue entre neuf personnages parlant...
Conversations inouïes
2010Séance d’invitation à la peinture, au dessin et à la calligraphie abordés comme des “langues vivantes”. Une double interprétation...
La danse des traductions
2010Un présentateur fou introduit et commente des courts-métrages ou extraits de films projetés dans une salle de cinéma. La programmation mêle un...
Ecoute écoute (1)
2008Paysages transportés, forêt sonore, campagne urbaine et couleurs de ville, océan d’oiseaux et de cailloux, voix de silence et éclair de pluie,...
Petites vacances rue Watt
2005Création à partir d’œuvres personnelles et d’œuvres du répertoireAvec Muriel Ferraro (alto), Christophe Laporte (alto), Florian Westphal...
Une histoire de pigeons et de tourterelles
2002Une quarantaine d'enceintes acoustiques sont disposées autour de la Grande Halle, sur le périmètre extérieur, sous les retombées de la toiture...
Li(v)res en scène
2002Mise en scène à l’attention d’un auditoire préparé, de la lecture silencieuse et collective d’une œuvre littéraire choisie et projetée...
Le flux, la coupure et la suspension
1999Présentation dans quatre cafés de quatre villes du 93 d’un travail de quatre mois, comprenant la constitution d’une mémoire sonore de ces...
L'ouïe, le vide et la musique
1998Présentation musicale, sonore, visuelle… alternative le long d’un immense parcours souterrain, faisant suite à un atelier de recherche...
Révolution, je t'aime
1998Création « presque » spontanée pour un ensemble de douze instrumentistes et une foule pensante et chantante.Un hommage aux 30 ans de la Maison...
Champagne majeur
1991Conception pour le stand de France-musique d’un buffet Musical (enregistré), avec des interventions discontinues du choeur d'enfants et des...
Choeurs de Canal
1981Concert flottant ininterrompu : cinq heures de musique sur bande magnétique et vocale (80 choristes), de lumières, d’artifices, et d’animation...
Les maisons chantent
1981Musique en pistes
1979Ensemble d’œuvres sur bande, créées en multi-pistes, vocales et concrètes.Concert électroacoustique en haute montagne.La régie de...
Deux peintures de peintre
1977Première (et dernière) création exclusivement électronique de Nicolas Frize.réalisée lors d'une résidence de deux mois à la faculté de...
Vases communicants
1976Commande du conseil général de la Seine-Saint-Denis pour la cérémonie des voeux annuels : programme musical constitué de pièces musicales...
Elle s'écoule
2018Une création sur le thème du DESIR - aboutissement d'une résidence de deux ans avec une cinquantaine de jeunes et une trentaine d'interprètes...
être sujets dans son travail
2014Cette manifestation a été inaugurée à la Maison des Métallos (Paris 11e), les 19 et 20 avril 2012, une seconde édition a eu lieu les 23 et 25...
Fenêtres sur Fenêtres
2014L’association met en œuvre un projet d’envergure, sur le thème de la culture et du travail, associant l’établissement pénitentiaire de...
Le Philharmonique des mots
2010Cent « choristes », deux instrumentistes, un chef d’orchestre, une partition, un livret... et une salle.C’est la recette (culinaire) du «...
Dehors au dedans
2009Un ensemble constitué d’une chanteuse alto et d’une vingtaine de musiciens joue sur une scène éclairée par des petites lampes. Des sons...
Maintenant
2006Sur la résidenceA l'invitation de Radio grenouille, le compositeur Nicolas Frize "entre en résidence" à Marseille. Invité à partager sa méthode...
êtres
2006Une résidence simultanée dans 7 villesCe dispositif de création a offert six situations de résidence simultanées au compositeur Nicolas Frize et...
Nos yeux ont des reflets rouges
2002Inspiré du caractère et de la scénographie des opéras populaires de la période de la révolution culturelle chinoise. Avec Nathalie Barbey,...
Incidemment
1998Toute la relation qui va suivre (mais pas seulement elle, parlons aussi de la façon dont chacun advient mais plus encore, de la façon dont le...
T'entends ce que j'entends ?
1993Avec Marie-Claude Vallin, soprano, Jacqueline Cellier, soprano, Luisa Diez, alto, Gisèle Ergol, alto, Marie Valin, comédienne, Jean-Louis-Bindi,...
Passion profane
1991Partition montée avec une trentaine de détenus longues peines dans le cadre d’une résidence de cinq mois du compositeur dans l’établissement....
Composition française
1991Création sur les apports étrangers présents à travers les siècles dans la culture française : ici comme ailleurs, les notes savantes...
Que souffle la tempête
1989Commande de l'établissement public de Cergy-Pontoise, pour la commémoration de l'anniversaire de la Déclaration des droits de l'homme (création...
Manifeste musical
1989Production organisée en hommage à la Révolution Française, donnée de façon "sauvage" et spontanée, sans autorisation ni aide financièreLe...
Elle est belle
1985Mise en scène Jean-Louis Gros, scénographie Yves Cassagne, Livret de Mathilde La Bardonnie. Orchestre l'Ensemble 2E2M sous la direction de Paul...
Chœurs d'enfants - Marguerite et Boniface
1979« Marguerite et Boniface » à Créteil a marqué la clôture et une sorte d’aboutissement de cette série de créations pour grands chœurs.La...
Chœurs d'enfants - Norbert et Blandine
1978À l’occasion de sa création, l’Atelier Régional de Musique présente le travail que le compositeur Nicolas Frize, conseiller de l’Atelier, a...
Chœurs d'enfants - Léonard et Magali
1977Ce concert est l’aboutissement d’un travail vocal mené pendant deux mois d’animation et de répétitions dans trois écoles primaires de...
Grands chœurs d'enfants
1977Ce travail contient trois aspects :• Un propos pédagogique alimenté à la fois chez les enfants par la découverte de la musique contemporaine,...
Orphée, mettez-y du vôtre
1992Stéphanie Aubin
Dédicaces
1993Stéphanie Aubin
Nos images et les leur(res)
1990Stéphanie Aubin
Danse : Compagnie Red Notes
1981Route de Louvier-Juzon - Grande salle du centre Georges Pompidou (1986)En collaboration avec le GRCOP (Groupe de Recherche Chorégraphique de...
Danse - Cie L'esquisse
1986Derrière le mur - Festival d'Avignon, Cloître des Carmes (1986), Théâtre de l'Hotel de ville à Paris,, Théâtre Bunkamura, Tokyo (Japon),...
Danse : Centre chorégraphique de National de Basse-Normandie
1987Elul - Théâtre de CaenCréation pour l'Ensemble Instrumental de Basse-Normandie (flûte, hautbois, basson, cor, percussions, clavecin, violon,...
Danse : Compagnie
1976Chorégraphies pour Jacques PatarrozziAvec Jacques Patarozzi, Dana Sapiro, Malou Airaudo, Dominique Mercy, Héléna PikonThree - Présences - Quatre...