« Je ne sais pas… » crée de multiples jeux de traduction, que ce soit d’une langue à une autre, ou d’un langage à un autre (musique, peinture, danse). Un ensemble musical constitué de quatre chanteurs, onze instrumentistes professionnels et d’un chœur amateur de cent personnes, des danseurs, des peintres, des sous-titres poétiques et une bande magnétique se répondent, démultipliant leurs traductions à l’infini.

Nicolas Frize, compositeur
Nicolas Frize, Alain Palma, chefs d’orchestre
Olga Pitarch, soprano, Muriel Ferraro, alto, Christophe Laporte, contre ténor, Renaud Delaigue, basse
Alexandre Ouzounoff, basson, Ghislain Hervet, clarinette basse, Claude Viellevieille, hautbois, Patricia Kraeutler, flûte, Fabrice Bourgerie, trompette, Damien Prado, trombone, Ariane Granjon, violon, Frédéric Petit, violoncelle, Bernad Lanaspèze, contrebasse, Hsia-Yun Tseng, Ya-Hui Liang, percussions
Grand chœur amateur des Musiques de la Boulangère
Nicolas Fehrenbach, pianiste et chef de chant
Jean Guizerix, chorégraphe
Jean Guizerix, Ilhan Baltaci, Julie Martinet, Clémentine Ranquet, Alexandre Aiboud, danseurs
Joëlle Girard, Jeanpascal Février, Stéphanie Gaillard, peintres
Maxime Le Bour, Pascal Drillon, Mélina Drillon, Sébastien Dam, et Steven Morre, personnages
Maud Dubief, graphiste

Thématique
Traversée d’un ensemble de signes à un autre, la traduction est une migration, un déplacement, un voyage où une transformation s’opère.
On ne cesse de se traduire et de traduire. Tout s’entre-traduit collectivement. Mais il restera toujours de l’intraduit.
Précisément, l’énigme de ce qui reste intraduit est porteuse de promesses.
Tout ce qui n’est pas encore dit et qui reste à induire, faire ressentir, transmettre autrement…

Concerts
Les instrumentistes, les chanteurs et le grand chœur sont répartis sur une immense scène à plusieurs niveaux de 17 mètres d'ouverture.
C’est un concert en trois mouvements. Chaque mouvement a le même dénouement : de la traduction possible à l'intraduit !

Au début de chaque mouvement, les interprètes racontent avec des mots, des sons, des gestes, des graphismes, semblent dire des choses, et d’autres... Des bribes de phrases défilent sur un fond noir sans fin, apparaissent, disparaissent un peu partout, comme des sous-titres nous guidant dans leurs interprétations, puis nous suggérant d’autres traductions, poétiques, décalées, esthétiques...
Pendant l'interprétation musicale, le deuxième mouvement fait entrer la danse, le chorégraphe et ses trois interprètes enfants, le troisième mouvement lui, introduit la peinture : deux peintres calquent des formes créées par un jeu de lumières d’un côté, de l’autre, le corps d’une jeune fille laisse des traces peintes de sa trajectoire.
« C’est un enchevêtrement de langages, de musiques, d’expressions. Du russe ? Du bambara ? Des notes ? Agitation, la musique échappe, les bruits s’envolent, les voix pensent ! Parfois les sons font demi-tour, les instruments semblent vouloir traduire. Je concentre nos oreilles. Je ne sais pas. Qui peut me souffler ? La nuit tombe. Nous les voyons à peine. Les musiciens poursuivent. Nous reconnaissons des bribes de musiques et de langages... Ils révèlent une énigme. »

Structure de l’œuvre
1er mouvement : le langage est un malentendu qui ouvre sans cesse de nouveaux horizons, promesses possibles. Le sens bascule, se bouscule, se multiplie, les formes s’accumulent, les sons s’agrègent et la communication se retrouve tout autant qu’elle se perd. La musique, à sa manière, fait silence… et tout est dit.
2ème mouvement : entre la danse et la musique, le sens ne cesse de vouloir se frayer une rationalité, de se chercher des raisons d’être. Il peine à s’abandonner. Tous deux s’envoient des messages permanents, inutiles. Nul besoin de se traduire à tout prix, laissons parler l’incompréhensible, la langue étrangère, laissons l’altérité décider de nos connivences et gagnons en échange, au-delà de nous.
3ème mouvement : le corps est la plume du danseur, la plume est le corps du compositeur et du peintre. Les couleurs, tout comme les sons, entraînent le temps au-delà de chacun de nous. La musique fait semblant de disparaître, attachée à l’instant. Pourtant elle progresse et nous ne sommes jamais immobiles. Le mouvement laisse toujours des traces. L’écriture est une trajectoire. Nous nous traduisons dans le temps et hors du temps.

Mise en œuvre
Cette création associe des interprètes amateurs (des personnes qui n’ont pas forcément des connaissances musicales) et des interprètes professionnels (un ensemble rassemblé pour l’occasion).
Le projet se construit en partenariat avec les villes de Saint-Denis et d’Épinay-sur-Seine, en lien avec les deux mairies et avec la participation de nombreux habitants : une centaine de personnes y sont interprètes dans le grand chœur.
Cette rencontre de personnes d’horizons différents, étrangères les unes aux autres, est possible grâce aux échanges menés avec une grande quantité de structures (maisons de quartier, centres sociaux, conservatoires, associations…) et à la fidélité d’anciens participants à des créations précédentes, venus de toutes parts.
Les premières répétitions, qui ont eu lieu en mai et juin 2010, ont pris la forme d’ateliers dans lesquels les participants étaient invités à prendre part à l’expérimentation musicale des thèmes de la création et à accompagner la recherche.
Le travail du chœur se déroule dans la durée, pendant 10 mois, et sous la direction du compositeur, assisté d’un chef de chant qui prépare chaque répétition et accompagne au piano le chœur.
La collaboration avec cinq artistes, le chorégraphe Jean Guizerix, les plasticiens Joëlle Girard,  Jean-Pascal Février et Stéphanie Gaillard, la graphiste Maud Dubief, permet d’intégrer des points de vue différents sur un même sujet et de mettre en jeu les traductions que chacun fait du propos de la création.

Toutes photos de Bernard Baudin - Le bar Floréal

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• « La danse des traductions »
• « Conversations inouïes »
• « Sur le bout de la langue »

 

 

Trois manifestations publiques mises en œuvre, en préambule à la création musicale
Décembre 2010 à Saint-Denis

 

 

 

 

Avant la création musicale « Je ne sais pas… », ces trois manifestations interdisciplinaires ont introduit le thème de la traduction en le mettant en pratique de trois façons différentes. Elles ont un caractère expérimental, n’entrent pas dans des formes artistiques connues ni réglementées. On assiste tantôt à un moment d’observation tranquille de personnes qui peignent, tantôt à un dialogue allègre entre langues étrangères non traduites ou à une séance de cinéma commentée de façon décalée.

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